TDM 80 – 04 – Tchéquie – RUDIS Jaroslav – Avenue nationale

(Chez MIROBOLE Editions – 2016 – Traduit du tchèque par Christine LAFERRIERE)

Avant :

La Tchéquie… Dernier pays de ce début de voyage dans lequel j’ai eu l’occasion de mettre les pieds… J’ai eu l’occasion dans les années 1990 d’aller deux fois à Prague, en autocar, profitant du voyage pour visiter les villes étapes (Nuremberg (Allemagne), Karlovy Vary (Tchéquie))… J’en garde de beaux souvenirs d’une ville chargée d’histoire et d’histoires.
Les petits restos très bons marché, le Pont Charles, la place avec l’horloge astronomique, les églises rococo surchargées, le cimetière juif, une bibliothèque magnifique… et je ne sais plus quels musées nous avons aussi visités…

Par contre, en littérature je ne connaissais personne… Si ce n’est Vaclav Havel, pour son parcours politique. Mais son œuvre littéraire était surtout orientée vers le théâtre et la poésie.

Ma première sélection a donc retenu un livre papier, trouvé chez un bouquiniste. La petite ville où le temps s’arrêta de Bohumil HRABAL. Mais dès les premières pages je sens que je loupe de nouveau une des règles que je me suis fixé, à savoir essayer de découvrir les littératures contemporaines… Et Bohumil HRABAL est né en 1914 (et décédé en 1997). Bref, assez rapidement je décide de chercher autre chose et je trouve dans ma bibliothèque numérique RUDIS Jaroslav, né en 1972. Ok pour le côté contemporain, j’aurai corrigé le tir !

Pendant

Dès les premières pages on est surpris par le style… Dans un bar, un homme, qui dit qu’on l’appelle Vandam (oui, comme l’acteur « aware »), s’adresse à un autre, visiblement plus jeune, dans un long monologue…

C’est le genre de gars qui aime s’entendre parler, visiblement. Il a tout connu et a un avis sur tout. La guerre, les femmes, la politique, les étrangers… Il n’a rien contre ceux-ci par exemple… Non. Tant qu’ils ne foutent pas le bordel… Parce que s’ils foutent le bordel, il n’hésite pas à le leur dire. A coups de poings si nécessaire…  Parce qu’il aime frapper, se battre, se sentir fort.

Et petit à petit, par petites touches, il dépeint la vie à Severni Mesto, le complexe de logements dans lequel il vit, au nord de Prague. La Severka, le café où tout le monde se retrouve… Enfin, tout le monde… ceux de la cité du moins. Les autres, on leur fait comprendre qu’ils n’ont rien à faire là… Et Lucka, la tenancière…

On devine que son interlocuteur lui répond de temps à autre, comprenant qu’il suffit de quelques monosyllabes pour relancer le flot de paroles…

Après

Quand on sait qu’on a le temps, on laisse parfois causer les gens comme Vandam… Ils finissent toujours par montrer leurs failles, leur humanité, leurs faiblesses… On se dit régulièrement « mais quel con… quel raciste… quelle triste vision trop simpliste du monde qu’est la sienne… » mais on ne réagit pas, on laisse couler… Curieux…

A moins qu’on ait peut-être peur de les brusquer, de réveiller cette violence qu’ils semblent avoir à fleur de peau ?

Je suis content d’avoir réorienté mon choix vers ce livre. Il n’est pas vraiment rigolo (aucun livre lu dans ce tour du monde ne l’est jusqu’à présent en fait…) mais j’ai le sentiment d’avoir passé du temps dans ce bar, à écouter Vandam, ce con, cette brute, me parler de lui, de sa vie, de son quotidien… et c’est ce que je cherchais…

De nombreuses notes en fin de chapitre précisent toutes les allusions culturelles ou géographiques propres à la Tchéquie qui émaillent ce récit, grand merci à la traductrice !

Encore un livre que je recommande donc… 😉

L’auteur

Puisqu’il est absent de Wikipedia, c’est sur Babelio que j’ai trouvé les quelques lignes que voici :

Jaroslav Rudiš est un écrivain, journaliste et musicien tchèque. Il a travaillé comme prof, DJ, manager d’un groupe de punk.

https://www.babelio.com/auteur/Jaroslav-Rudis/219048

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