Dans la série "VIB" (Very Important Brusseleir)
de La Libre Belgique du 27/01/2005

Claude SEMAL, chat chantant
Par E.W.

Bruxellois de Saint-Gilles, chanteur caustique mais tendre, créateur prolixe, homme engagé et fidèle en amitié, solitaire qui aime partager, Claude Semal est une de ces rencontres découvertes dans "un resto du coin" qui lui va bien.

Claude Semal... il est fou !" "Ah oui, ce chanteur roux, j'ai entendu parler de son "Démocraton" au Public en décembre, ça avait l'air dingue, non ?" "C'est un anar". Pourtant c'est une toute autre impression qui se dégage de la rencontre avec ce chanteur, célèbre habitant de Saint-Gilles depuis trente ans. Pour mieux le connaître, il suffit de lire les paroles de ses chansons - "De ce côté là, je suis assez transparent" - et l'on peut voir ainsi dans quelle catégorie l'artiste se range. " Mais j'suis pas Fernand Raynaud / ... / Moi mon créneau c'est le succès d'estime"."En Belgique francophone, le star-système est limité. Je fais partie de ces inconnus célèbres qui sont connus des gens qui les connaissent", sourit-il. Et ça lui convient comme ça, il va même jusqu'à considérer qu'il a sa juste place dans la presse écrite... Serait-il en fin de compte heureux et joyeux, Claude Semal ?

On l'a souvent défini comme un humoriste. La mèche à la Tintin et l'apparente désinvolture de ses chansons satiriques y sont sûrement pour quelque chose. Lui "décline ce plaisir... Je suis plutôt un dépressif qui s'ignore". Mais il ne joue quand même pas dans la même cour que Robert, le personnage qu'il interprète sur la scène du Marni dans "L'Hymne à l'amour" de Bruno Belvaux et Jean Lambert : un chanteur sur le retour, "en déprime et alcoolique. Un type tordu que j'aime jouer mais avec qui je ne passerais pas un week-end à la campagne... Il n'y a que ma mère qui trouve que je lui ressemble", dit-il un peu désabusé.

Pour contrer tout ça, Claude Semal bénéficie de ce que l'on pourrait appeler "l'effet Loli". Le chanteur l'a rencontrée à une époque où il se sentait déjà prépensionné, complètement rangé des voitures. La comédienne au prénom pirouette lui a fait partager son optimisme et depuis cinq ans, ça va, il a le sourire doux et quelques idées derrière la tête... de couches-culottes et d'aventures paternelles.

En attendant, il s'occupe de ses "Chaussettes célibataires", du nom de son spectacle qu'il avait joué à Bruxelles en 2002 et qu'il reprend pour une tournée en Wallonie. Et cet été, le cinéma l'attend : il va jouer le rôle d'un sidérurgiste dans un film de Lucas Belvaux. Travailler à droite, à gauche, il aime assez. Surtout à gauche d'ailleurs ! "Je sais que je ne suis plus marxiste révolutionnaire mais ce que je trouvais insupportable il y a 35 ans continue à m'insupporter aujourd'hui. Je soutiens par exemple le combat des collectifs contre les centres fermés."

Travailler est aussi un moyen de se socialiser. Sinon, Claude Semal aurait très bien pu être moine : la méditation, les retraites pour écrire ponctuent sa vie d'homme plutôt couche-tôt, lève-tôt. Ça lui permet aussi de rêver à la maison de ses rêves, là-bas en Provence. S'il l'avait, il quitterait tout pour s'y installer. Tranquille, comme un chat sur une pierre chaude... Un jour, sûrement !

CV Express :

6 Mars 1954 : Naissance à l'Hôpital Saint-Pierre

1965 - 1971 : Humanités latin-science à Uccle 1

1972 : Ouvrier maroquinier à Saint-Gilles et premières chansons au "Grenier aux Chansons" de Jane Tony.

1986-1987 : "Odes à ma douche" à La Samaritaine

1988-1989 : Formation théâtrale à la Kleine Akademie

1995-2000 : Fonde et anime avec Charlie Degotte le "Théâtre Le Café" à Saint-Gilles.

1995-2000 : Psychanalyse

2003 : Création du spectacle "Les chaussettes célibataires" au Public et CD homonyme (le 8°!)

Claude Semal, tranquillement installé au Saint-Bernard
(photo Bénédicte Maindiaux)

Mon "Stamcafé"
Le Saint-Bernard se trouve rue Saint-Bernard à Saint-Gilles, tout près de chez moi. C'est un resto de quartier spécialisé en viande rouge et cuisine belge où viennent des habitués, c'est très bon.
Baudouin Rappé y sert des brochettes d'agneau et autres rognons/croquettes absolument délicieux depuis 17 ans dans un cadre rustique.
Rue Saint-Bernard, 137 - 1060 Saint-Gilles.
Ouvert de 12 à 14h et de 19 à 22h. Fermé dim., lu. et sam. midi.

Mon petit Proust
Mon trait de caractère : Entier avec un certain sens du paradoxe
Ma qualité préférée chez les hommes : la générosité
Et chez les femmes : la générosité aussi.
Mon défaut : la négligence
Ma qualité : je la cherche.
Mon rêve de bonheur : un chat qui dort au soleil. Mais où est la maison ?
Ma devise : lue au dos d'un T-shirt : "Ne me suivez pas. Moi aussi, je suis perdu".

J'aime/J'aime pas
J'aime les sentiers de grandes randonnées et je n'aime pas le bruit de l'aspirateur.
J'aime écrire dans la solitude et chanter pour la foule. De façon générale, je n'aime pas qu'on m'emmerde. J'aime mon métier, parce qu'il est l'exercice d'une liberté et non d'un pouvoir. J'aime qu'on me surprenne et j'aime choquer. Mais je déteste les malentendus. J'aime la gentillesse des bourrus et je déteste la politesse des faux-culs.
J'aime Loli des pieds à la tête et je n'aime pas ceux qui n'aiment pas Loli.

Ma tribu
Une tribu mouvante que la vie et les aventures artistiques recomposent en permanence... Ivan Fox, Charlie Degotte, Jacques-Ivan Duchesne, Diane Broman, Christian Duray, Pierre Jacqmain, Eric Bribosia, Vincent Trouble, Jan Bucquoy, Jean-Michel Dhoop, Carine et Gino Russo, Max Vandervorst, Bruno Belvaux, Jean Lambert, Olivier Blin, Bruno-qui-s'occupe-de-mon-site (www.claudesemal.com). Toute ma famille. Et bien sûr Loli.

Mes lieux à Bruxelles
"La Brasserie Verschueren", "Le Café de l'Union" au Parvis de St-Gilles.
Côté spectacles : La Samaritaine, La Soupape, Le Public, les Martyrs, le Poche, la Balsamine. Pour les balades : le marché du Parvis de St-Gilles et le Bois de la Cambre.