Nom de dieu !

(l’ange)

Nous sortons du passé avec nos yeux de femmes ivres
les barbus fous de dieu et les rasés bigots du Livre
tueurs de la fatwah marchands d’hot-dogs de Fatima
venons vociférer jusqu’au seuil de vos cinémas
Lefebvre ou Khomeini à chacun son inquisition
son Verset Satanique ou sa Dernière Tentation
Voilà qu’au nom d’Allah de la Vierge et de leur ménage
nous dressons les bûchers encore poisseux du Moyen-Age
Nom de dieu!

Amoureux du Coran, de la Torah et de la Bible
nous clamons dans les rues nos vérités imprescriptibles
ce que vous pouvez boire et quand il faut s’endimancher
quand et pourquoi jouir et quelle viande il vous faut mâcher

(le chanteur)

Comment, puceaux séniles, osez-vous juger ceux qui s’aiment ?
je respecte la foi de qui respecte mes blasphèmes
et quand on assassine au nom d’un credo archaïque
se réclamer laïc redevient un acte hygiénique
Nom de dieu !
L’amour dans votre bouche Vieillards! est un blasphème.

(l’ange)

C’est un cadavre nu cloué sur les murs de nos chambres
le carillon d’Auschwitz le matin du 25 décembre
c’est l’hostie que l’on suce dans nos rituels cannibales
et la bulle papale qui régimente nos trous de balle
c’est cette charité qui végète autour des famines
les soldats de douze ans qui sautent en priant sur les mines
le parfum des mourants qui suinte sous l’odeur d’encens
et ce goût du martyre qui a toujours le goût du sang
Nom de dieu!

La mort, c’est notre truc, notre fond de commerce
nous noyons les bébés déjà sous les promesses
nous engrossons la peur et la mort nous engraisse
aux corbeaux les charognes et aux mourants la messe
Notre étole a le pourpre reflet toréador
d’un dieu qui crucifie son fils pour qu’on l’adore
dès qu’un sol est sacré c’est notre foi qui rend fada
les enfants du génocide tirant sur ceux de l’intifada
Nom de dieu!

(le chanteur)

Enfermez vos esprits si vous voulez au moyen-âge
mais foutez donc la paix à ceux qui vivent en l’an 2000
Nom de dieu!
Alors, quand nous aurons épuisé nos croyances
et rangé au musée les colifichets de la foi
nous irons quelques fois le soir sur les collines
miraculeusement vivants parmi les pierres
les pieds au bord du vide les yeux dans les étoiles
respirer le parfum de l’été... et son mystère

Nom de dieu!

(Paroles : Claude SEMAL
Musique : Arnould MASSART
Reprise sur le disque : CD Music-Hall
Editions : Franc'Amour (SOWAREX))