En ces temps compassés où tant de fins polémistes
Se plaisent à sucer les zakouski du pouvoir
Au risque de passer pour un scrypto-terroriste
Ringarde resucée de Bukowski et Beauvoir
Au risque d’être seul à croire en ce que je crois
Majesté
Moi je vous ris dessus qui vous prétendez mon roi
Vous vous trompez je crains Sire d’époque et de look
En portant sur le front la féodale relique
vous ferez-vous l’affront d’être un jour au Guinness Book
Le dernier souverain du siècle des Républiques
Le dernier roitelet à monter sur le charroi
Majesté
Et je vous ris dessus qui vous prétendez mon roi
C’est pas pour dénigrer quoique Bonjour les dégâts
Les vertus d’Athéna sont-elles héréditaires
Un brin de pedigree pétrit-il un chef d’État?
Deux doigts de DNA vous sacrent-ils militaires
Choisir ceux qui nous baisent est un de nos plus beaux droits
Majesté
Et je vous ris dessus qui vous prétendez mon roi
A chaque abdication à chaque calamité
A chaque inondation bravant les pluies arthritiques
Tu te fends d’un discours au péril de ta santé
Pour un Saxe-Cobourg tu m’es plutôt sympathique
Vaut mieux s’appeler Baudouin 1er que Léopold III
Majesté
Et je vous ris dessus qui vous prétendez mon roi
Selon les sacrements prodigués par Dagobert
Qui s’enfilait la Loire en croyant monter le Rhône
Cent fois sur le fouloir vous remîtes à l’envers
La reine en ébranlant la fécondité du Trône
Ne comptez pas sur moi pour la remettre à l’endroit
Majesté
Et je vous ris dessus qui vous prétendez mon roi
Le sort m’ayant fait naître en ce terroir amnésique
De noyeurs de poissons ménageant leur digestion
Je rappelle en passant qu’il y a trente ans en Belgique
Lahaut dû se soumettre à la royale question
Il est mort en été par un soleil de grand froid
Majesté
Et je vous ris dessus qui vous prétendez mon roi
Craignant l’autodafé des censeurs criant au crime
De lèse majesté je vous fais sire l’auspice
Quand me clouant la gueule vous essaimeriez mes rimes
Au nom d’Uylenspiegel et de St Mannekenpis
Mon cadavre encore chaud sur le bûcher du Beffroi
Majesté
Vous dansera dessus qui vous prétendez mon roi
(Paroles : Claude SEMAL
Musique :
Reprise sur le disque : K7 Semal et les Convoyeurs)